UNE FAMILLE DE DOUANIERS

Ils eurent 6 enfants,dont Michel en 1740, fils ainé du couple . Il quitta avant 1770 ses terres pour se touner vers une carrière plus aventureuse;

Et le voilà, à 60 lieux (240 km) de sa ville natale, l'un des 25000 employés des Fermes du roi, en poste à Vittefleur, ville côtière de la Seine Maritime.
Ferme Générale : Organisme privé qui, contre une somme forfaitaire donnée au roi, recevait pour six ans le droit de lever des impôts.
Réformée en 1681, la Ferme Générale fut supprimée le 20 mars 1791.

A l'âge de 30 ans, il se marie avec Marie Françoise Fere. Cette union durera 12 ans, Marie Françoise décède en 1782.

En 1783, il se remarie avec Marie Modeste Beaufils, fille du greffier de la haute justice du canton de Cany-Barville, qui lui donna 3 fils, il est alors capitaine des brigades ambulantes des fermes du roi !

Les brigades sont à l'époque ceux qui luttent contre la contrebande, contrairement à ceux des bureaux qui perçoivent les taxes.

En 1790, la famille se trouve à Fécamp, ville beaucoup plus importante.Témoin des changements, la ferme générale est nationalisée, l'effectif ramené à 15000 agents, et surtout la fin de la gabelle la plus injuste des taxes.
Gabelle : ancien et impopulaire impôt sur le sel, déjà connu en 1246 et supprimé le 1er décembre 1790. Il consistait en l'achat obligatoire de sel.
Le sel était stocké dans des greniers à sel. Le gabelou était un employé de la gabelle (séries C et B : procès pour fraude, traffic, etc...)
grenier à sel : sous l'ancien régime, entrepôt de stockage du sel, un tribunal spécial était chargé de juger les affaires liées au commerce du sel.

Michel sera en poste à Fécamp jusqu'au 29 septembre 1810, date de son décès.

Le recrutement des agents des brigades, s'effectue exclusivement parmi les hommes célibataires.
Une circulaire de l'administration n° 2360 du 14 décembre 1840 précise que :
la précaution prise de recruter des célibataires s'explique dans la mesure où l'administration doit s'assurer des services d'employés honnêtes, non corrompus, fidèles et dociles dont elle connait bien les habitudes et fréquentations.
Dans certaines des directions des douanes, les nouveaux agents sont prévenus que pendant la première année de leur admission, ils ne doivent se considérer que comme placés à l'essai...
Le nouveau sera étroitement encadré par ses chefs qui devront s'assurer de ses bonnes dispositions. Le célibataire est plus facile à observer, il est aussi plus facile de le licencier s'il n'a pas une conduite irréprochable.
La vie quotidienne des agents des brigades est fortement aliénée par la durée des journées de travail et le fait qu'ils vivent en casernement avec une réglementation de type militaire.
La surveillance s'exerce sue la vie privée, les fréquentations, le train de vie, l'attitude et les propos politiques.

Le mariage d'un agent des douanes

Après avoir fait ses preuves et lorsqu'on aura jugé qu'il peut être maintenu, c'est à dire dans le courant de la 2ème année, un préposé devra être admis à formuler une demande de mariage.
Cette demande est adressée, par voie hiérarchique, au directeur des douanes, seul habilité à délivrer l'autorisation nécessaire.
Il faut répondre à 2 autres conditions pour que la demande ne risque pas d'être rejetée.
Les employés doivent justifier de 2 à 5 ans révolus de services à solde entière dans l'administration, ou bien avoir l'âge de 28 ans accomplis.
L'épouse choisie doit avoir un minimum de ressources, appartenir à une famille respectable, apporter en dot la somme de trois mille francs, soit en immeuble, soit en argent, y compris le trousseau, somme exigée par les réglements en vigueur pour contracter mariage avec un préposé des douanes.
Dans le cas où la femme choisie n'a pas le patrimoine personnel, ses qualités d'honnêteté et de bonne ménagère sont prises en considération.Le salaire d'un préposé suffisait à peine pour le faire vivre modestement. Aussi, en s'assurant des qualités de bonnes ménagères des épouses, l'administration s'évitait des plaintes pour dettes.
Avant de se déterminer à autoriser ou refuser l'union projetée, le directeur des douanes doit prendre l'avis des chefs de l'intéressé : contrôleur de brigade, capitaine et inspecteur qui ont pris les renseignements sur la fiancée.
Lorsque le directeur des douanes a donné l'autorisation de mariage, elle entraîne le changement de résidence de l'agent.

En 1810, ses 3 fils : Pierre Modeste, Victor Ferdinand et Philippe Juste sont en poste à Fécamp dans les douanes impériales, changement de régime oblige

Uniforme l
Le 7 frimaire an X (le 28 novembre 1801)

Arrété n° 1012 qui détermine l'uniforme du directeur général des administrateurs et emplyés des douanes

Les consuls de la république arrettent
Art 1 Le directeur général, les administrateurs, le secrétaire général, les directeurs et les employés des douanes, potteront un uniforme qui est réglé ainsi qu'il suit
Pour tous habit croisé de drap pantalon ou culotte verts gilet blanc ou vert

Le directeur général Broderie en argent au colletaux parment aux pattes et autour des poches et double bagettte autour de l'habit selon le modèle joint à l'arrété gilet et pantalon brodéschapeau français boutons avec ses mots Douanes nationnales et une ganse d'argent
Les administrateurs Broderies simple au collet aux paremens aux pattes et autour des poches une bagette simple autour de l'habit gilet avec bagette pantalon uni
Le secrétaire générale et les directeurs de départements Broderie au collet aux paremens et a la patte des poches seulement sans bagette autour de l'habit gilet et pantalon unis
Les inspecteurs Broderies aussi en argent aux collet et aux paremens
Les receveurs principaux Un galon double au collet at aux paremens de treize millimètre de largeur
pour ces cinq derniers grade chapeaux pareils au directeur général
Les controleurs de visites Un galon double au collet un simple parement
Les receveurs particuliers Un galon simple au collet et au parement
Les commis à la navigation Un galon double au collet

Philippe Juste.Il est lieutenant des douanes en 1819 à Tourville près de Dieppe.
En 1857 lui est remis comme à 390 000 anciens soldats de Napoléon Bonaparte
, la médaille de sainte-Helene, pour avoir été de la compagnie des Douanes du Havre, faire campagne notament en Hollande de 1807 à 1813.
C'est à l'époque que 40 000 agents participent à ce qui fut appelé le blocus continental instauré le 21 novembre 1806
blocus qui visait à répondre à celui des Anglais .A chaque décret anglais la surenchère Française ,en 1810 fut créé les cours prévôtales des douanes

Son frère Pierre Michel Modeste lui sera Lieutenant des douanes jusqu'en 1841ou il est dit à la retraite

leur frère Victor Ferdinand était préposé des douanes à son décès en 1847

Ordonnance du roi portant que les inspections des douanes organisées en bataillons formeront une légion dans chaque direction

Le 9 septembre 1832 Paris: Louis Philippe Roi des Français
A tous présents et à venir, salut

Vu nos ordonnances en date du 31 mai 1831 et du 11 mai 1832 relatives à l'organisation militaire des brigades armées des douanes
Art.1: Les inspections des douanes,qui ,en vertu des ordonnances précitées, ont été organisées en bataillons, formeront,
dans chaque direction des douanes, une légion.
En conséquence, une légion aura autant de bataillons que la direction des douanes avec laquelle elle sera formée comptera d'inspections.
Ces bataillons prendront leurs numéros, dans chaque direction, à partir de la gauche de l'emplacement des inspections.
Les légions recevront la dénomination de "Légions des douanes françaises" et il leur sera donné des numéros pour chacune des quatre frontières du Nord, de l'Est, du Sud, de l'Ouest, en partant égalementde la gauche de leur emplacement. Le nom de la frontière à laquelle elles appartiendront sera ajouté à leur numéro
Art 2: Les directeurs des douanes seront nommés colonel des légions formées avec les inspections qui dépendent de leur direction.Leur nom sera porté, dès à présent, avec ce grade, sur le controle de guerre des douanes. Dans les cas prévus par l'article premier de l'ordonnance du 31 mai 1831, où les légions des douanes Françaises seraient placées sous les ordres de notre ministre secrétaire d'état de la guerre , les directions des douanes, colonels de ces légions, resteront, par suite de la dissémination de leur bataillons et compagnies, à la disposition du lieutenant général commandant de la division militaire dont la direction fait partie, mais entretiendront des rapports suivis avec les différents détachements de leur légion. Ils seront employés, suivant les circonstances, au service qui sera reconnu le plus utile sous le rapport militaire comme dans l'intérêt du trésor.
Art 3 : Les mêmes attributions et les mêmes allocations portées dans l'article 8 de l'ordonnance du 31 mai 1831, seront accordées aux directeurs des douanes, colonels de légion.
Art 4 : Nos ministres secrétaires d'état aux départements de la guerre et des finances, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'éxécution de la présente ordonnance, qui sera insérée au bulletin des lois.

signé : Monseigneur le Duc de Dalmatie Ministre secrétaire d'état de la guerre

DANS LES BUREAUX	DANS L'ACTIF
DIRECTEUR	CAPITAINE
COMMIS	LIEUTENANT
COMMIS ATTACHE	BRIGADIER
VERIFICATEUR	SOUS BRIGADIER
INSPECTEUR	PREPOSE
RECEVEUR
CONTROLEUR

A la troisième génération Jean Baptiste est sous brigadier en poste à Rouen en 1868 puis à Paris
son cousin Jules Ferdinand ne fera lui que trois années dans les douanes de 1875 à 1878

Quelques adresses utiles
Musée des douanes 1 place de la Bourse Bordeaux
Direction générale des douanes 23 rue de l'Université 75700 Paris 07
Caran
Centre des archives économiques rue de l'aluminium 77176 Savigny Le Temple
Association pour l'histoire des douanes Française (AHAD)74 Bd Bourbon BP 126 92202 Neuilly sur Seine Cedex